Sud Culture MICAM a pris connaissance du harcèlement dont fait l’objet l’humoriste Merwan Benlazar suite à un son passage dans une émission de France 5. La chronique ne semblant pas faire problème, ces attaques sont liées à sa tenue vestimentaire et à sa barbe. L’extrême-droite et ses alliés se sont lancés dans une dénonciation en règle, exhumant sa vie, ses publications, etc. accusant certaines publications de relever de sexisme, et par association entre sexisme et barbe, de faire la lie à l’islamisme. Et comme on l’observe depuis quelques temps, la ministre a cédé et déclaré que l’humoriste ne pourrait plus chroniquer sur France télévision dans son ensemble.
Etonnamment une telle célérité n’est que rarement appliquée, comme le montre le combat contre les violences sexistes et sexuelles dans la culture, et notamment dans l’audiovisuel. Etonnamment, la ministre se mêle du contenu des programmes des chaines publiques. L’extrême-droite et la ministre font la « justice ».
De quoi est accusé Merwan Benlazar si ce n’est de ressembler à un musulman ? Le traitement réservé à l’humoriste est spécifique à la « race » qu’on lui attribue, « race » jugée ennemie et dangereuse pour la nation. Nous assistons bien à un traitement différencié en raison de l’apparence de l’un contre celles des autres. Il s’agit d’une décision fondée sur le racisme et l’islamophobie.
Une telle décision participe du discrédit des institutions culturelles publiques, qui une nouvelle fois, mettent au banc une partie de la population. Or les arts, la culture, l’humour nous appartiennent à tous et toutes. Ces attaques s’inscrivent dans un contexte d’une extrême droite toujours plus forte et présente dans le débat public. La culture subit de pleins fouet cette présence et cette banalisation, qui entraîne une forme de censure qui touche dans un premier temps les plus discriminés d’entre nous et s’étend petit à petit à tous.tes. L’extrême-droite cherche précisément à la refermer car la culture fait partie de ses ennemis en particulier quand elle émane de ce qu’elle déteste.
Nous apportons notre soutien à l’humoriste Merwan Benlazar.
Cette décision de la ministre est d’autant plus inquiétante dans une période de coupes budgétaires. Cela envoie le message que pour être financé, il faudra rentrer dans les rangs. A Sud Culture nous défendons un service public de la culture fort. Nous pensons que les coupes budgétaires successives dans le budget de la culture voulue par le gouvernement fragilise les institutions culturelles et les exposent d’autant plus à la montée de l’extrême droite et des racismes; même extrême droite qui prône la privatisation de l’audiovisuel public et une culture pour les riches.
Parce que la Culture nous appartient, nous devons lutter !
Rejoignez les assemblées générales !
