La section Métiers Intermittents de la Création des Arts et de la Médiation Île de France (MICAM IDF) de Sud culture Solidaires réunit toutes et tous les travailleur·euses de l’art en emploi discontinu, quels que soient leur profession et leur statut (intermittent·es du spectacle, artiste-auteur·ices, CDDU, CDD, auto-entrepreneur·euses).
Les différents statuts isolent. La section MICAM a pour ambition de permettre aux travailleur·euses qui n’ont que peu de représentation syndicale de se saisir de leurs droits et en conquérir de nouveaux, dans une démarche solidaire d’action locale pour une transformation globale de la société.
Israël commet actuellement un génocide sur le peuple palestinien. Le gouvernement Netanyahou empêche l’aide humanitaire d’entrer et bafoue le droit international.
Nous, travailleur·euses de l’art et de la culture, ne pouvons rester silencieux·ses face à ces atrocités. Nous nous joignons à l’appel de nos camarades du secteur de l’éducation pour nous mettre en grève le 17 juin.
Le gouvernement français et ses institutions continuent de détourner le regard, pire puisqu’ils sanctionnent et tentent de faire taire les soutiens à la cause palestinienne.
En témoigne la récente annonce de dissolution d’Urgence Palestine.
Le secteur de l’art et de la culture n’échappe pas à cette répression : censure d’œuvres dénonçant le génocide dans des institutions d’art contemporain, annulation de spectacles, suppression de subventions à des associations culturelles, call-out et boycott initiés par des directions à l’encontre d’artistes exprimant des positions pro-palestiniennes, qui se retrouvent aujourd’hui sans travail.
Tout est fait pour étouffer les voix dénonçant le génocide et la complicité de l’État français, qui continue à faire transiter des armes vers Israël.
Faisons front uni pour forcer notre gouvernement à se positionner et à prononcer des sanctions immédiates contre le gouvernement de Netanyahou.
En grève pour la levée du blocus à Gaza et la libération totale de la Palestine.
Tous nos regards et notre solidarité vont vers Gaza.
le 15 juin 2025 La section MICAM IDF de Sud culture
Le jeudi 24 avril dernier, l’école Kourtrajmé de Marseille a reçu un email de la région SUD-Provence Alpes Côte d’Azur l’informant de la suppression de sa subvention pour les années 2025 et 2026. La raison ? L’usage de l’écriture inclusive dans les documents de communication de l’école.
Fondée en 2019, l’école Kourtrajmé Marseille est une école de cinéma ouverte à tous·tes sans condition de diplôme ni de nationalité, elle est gratuite. Issue du collectif Kourtrajmé créé en 1994, l’école Kourtrajmé Marseille, comme celles de Montefermeil, Dakar et Pointe Noire (école Karaïbes) œuvre au renouvellement des récits et des origines sociales des professionnel·les, dans un secteur marqué par l’entre-soi. C’est donc tout naturellement que l’école Kourtrajmé Marseille adopte l’écriture inclusive dans ses documents de communication.
La majorité LR présidée par M. Renaud Muselier, applaudie des deux mains par les conseillers régionaux du RN, vient de retirer de manière pure et simple la subvention déjà allouée à l’école pour 2025 et 2026. Cette suppression fait suite à l’adoption par le Conseil régional de la « trajectoire valeurs » visant, entre autres, les associations et structures qui travaillent à l’égalité d’accès de tous·tes à la culture. Utilisant la novlangue chère à l’extrême droite, la région cherche à « prévenir toute dérive séparatiste ou atteinte à la laïcité ». (Comprendre : affaiblir toute démarche inclusive et porter atteinte à la liberté de culte des musulman·es.) Dans le même esprit, avec l’interdiction de l’écriture inclusive, Renaud Muselier entend ne pas « laisser de place aux doctrines de division et de conflit comme le wokisme ou le négationnisme »… en menant une politique d’exclusion sexiste.
Cette suppression de subvention intervient dans un contexte où certain·es président·es des collectivités territoriales s’autorisent désormais le droit de couper des subventions pour des raisons idéologiques (retrait d’une subvention au Festival Bien l’Bourgeon en Isère après l’annonce de la programmation du rappeur Médine). Subissant cette logique qui s’étend, le milieu de l’art et de la culture, connaît une forme de censure intolérable et réactionnaire.
Cet argent n’est pas à Renaud Muselier, il est à nous tous·tes et doit servir l’intérêt collectif : en l’occurrence ici, promouvoir la diversité dans le milieu du cinéma !
Le résultat de la suppression de la subvention régionale à l’école Kourtrajmé Marseille, c’est la mise en danger du programme d’insertion professionnelle qui bénéficie à une vingtaine d’élèves chaque année.
Sud Culture apporte tout son soutien à l’école Kourtrajmé Marseille et dénonce la politique d’exclusion de la Région SUD PACA. Sud Culture rappelle aussi ici son opposition au contrat d’engagement républicain.
La culture a plus que jamais besoin de diversité parmi ses professionel·les, ses publics et ses pratiques.
Pour un service public de la culture accessible, par et pour toutes et tous, refusons l’intimidation menée par le parti présidentiel parfois ou bien l’alliance de la droite et de l’extrême droite d’autres fois !
le 23 mai 2025
La branche spectacle vivant et création de Sud culture
Ces 19 et 20 mai empêchons le chanteur Eyal Golan, au propos génocidaire, de se produire en concert à Paris. Eyal Golan, chanteur pop israélien doit se produire au Dôme à Paris, deux dates organisées par le Magen David Adom, équivalent de la Croix Rouge israélienne.
Le problème, c’est que depuis le 7 octobre, en réaction aux massacres, il a multiplié les déclarations visant à la destruction de Gaza sur divers médias et scènes. Ces déclarations avaient entrainé l’ouverture d’une enquête criminelle pour incitation à la violence par un procureur israélien. En 2024, l’Afrique du Sud avait d’ailleurs utilisé les citations d’Eyal Golan comme éléments de preuves dans sa plainte pour « génocide » contre Israël devant la Cour internationale de justice de La Haye.
Comme si ce n’était pas suffisant pour éviter de le programmer, le personnage est visé par des accusations de fraude fiscale et mis en cause dans des situation de violences sexistes et sexuelles sur mineurs. Il est déprogrammé dans plusieurs salles Israéliennes, suite à des mobilisations féministes, mais va se produire en France !
La Préfecture de Paris a annoncé vouloir renforcer son dispositif de sécurité pour assurer la tenue de ces 2 dates de concerts. Nous demandons tout bonnement leur annulation !
A l’heure ou le gouvernement français, complice du génocide, préfère dissoudre la Jeune Garde et Urgence Palestine, où Israël amplifie encore et toujours la colonisation contre le peuple palestinien, et menace de destruction complète, particulièrement les habitant·e·s de la bande de Gaza soumis à une famine (déclaration du Programme alimentaire mondial et l’Unicef le 12 mai), ce personnage qui tient des propos haineux et génocidaires n’a rien à faire ici.
Car les fascistes ne serons jamais les bienvenues, Ni dans nos salles, ni dans nos rues.
Vous pouvez faire pression en appelant la salle Dôme et demander son annulation
01 48 28 46 46 ou au 01 48 28 40 10
https://www.facebook.com/ledomedeparis/?ref=ts
https://www.instagram.com/domedeparis
Egalement sur ticketmaster.fr pour faire pression et annuler les ventes.
Ce mercredi 7 mai 2025, invitée sur France Inter, la Ministre de la Culture a menti à plusieurs reprises quant aux coupes budgétaires publiées le 25 avril dernier au Journal Officiel. Elle n’a cessé d’affirmer : “Depuis que je suis ministre de la culture, il n’y a pas eu de coupe (…)”. Ce sont bien 114 millions d’euros de crédits alloués au budget 2025 de son ministère qui ont été annulés par décret. Des coupes sèches de 47 millions pour la création, 41 millions pour les patrimoines, 5 millions pour le soutien aux politiques du ministère de la culture et près de 21 millions pour la mission médias, livres et industries culturelles.
Un secteur exsangue dans tout le pays.
Madame Dati se permet par la suite de qualifier de “fausses informations” les prises de paroles de camarades travailleur·euses du spectacle vivant durant la dernière cérémonie des Molières, avant d’enchaîner sur des remarques insultantes, classistes et misogynes à leur endroit.
Sur les deux mandats de Monsieur Macron, Madame Dati déclare “presque 2 milliards d’euros de plus sur le budget du ministère de la culture” : c’est faux.
Entre 2018 (3,453 Milliards €) et 2025 (4,335 Milliards €) le budget a augmenté de 882 millions, loin des déclarations de la Ministre.
Et l’avenir ne présage rien de bon, puisque les discussions en cours sur le budget 2026 serait d’une austérité d’ampleur avec, comme l’a annoncé Eric Lombard, 40 milliards d’économie supplémentaire. La culture sera encore une fois amputée de son budget.
Alors qu’un mouvement social s’organise dans la culture depuis plus de 3 mois, pour dénoncer les coupes budgétaires et la précarité des travailler·euses du secteur, la ministre n’a de cesse de moquer et d’insulter les travailleur·euses, arguant qu’elle seule saurait ce qu’est la culture populaire et jeune.
Elle méprise aussi les classes populaires en avançant que la culture leur est incompréhensible. Enfin elle annonce vouloir maintenir son plan de privatisation de l’audiovisuel public en voulant rassembler France TV, Radio France et France Media monde en une seule entité, mettant en danger la pluralité de l’information et une atteinte à la liberté des journalistes, qui, nous le répétons, est l’une des mesures majeures que souhaite porter l’extrême droite !
La privatisation de l’audiovisuel et plus largement du secteur de la culture est façonné par le prisme d’une idéologie du patronat aujourd’hui de plus en plus fascisante. Ce projet ouvrira un boulevard pour véhiculer leurs idéologies, ce qui commence déjà à arriver dans le secteur de l’édition, détenu à 75% par 4 familles, dont Bolloré.
Nous voulons la prendre au mot : voir le budget du ministère augmenter ces 2 prochaines années, et voir ainsi la culture subventionnée reconnue comme un service public.
Nous dénonçons fermement les propos insultants et le mépris de la ministre concernant les camarades qui ont pris la parole lors de la cérémonie des Molières.
Nous restons engagé·es dans la lutte, pour la défense de l’accès à la culture et de la création artistique, et de toustes les travailleur·euses du secteur.
le 15 mai 2025
La branche spectacle vivant et création de Sud culture
En 2023, Victoria artiste plasticienne, gagne un prix du salon de Montrouge.
Ce prix prend la forme d’un contrat de production et d’exploitation des droits d’auteurs avec l’association Orange Rouge, dans lequel l’artiste doit réaliser une œuvre en collaboration avec une classe ULIS d’un collège. Cette œuvre devra être exposée dans un lieu communiqué ultérieurement.
En 2024, Victoria se rend dans un collège afin de réaliser ses ateliers avec les enfants. Elle y est victime de propos transphobes de la part d’une élève. Ces propos ne seront jamais repris auprès de l’élève par les adultes présent·es ce jour-là. Dans ce même collège Victoria avait rencontrée une enseignante d’arts plastiques qui voulait développer avec elle un projet pour que les élèves “puissent rencontrer une personne trans en vrai”. Ces incidents entraînent un arrêt de travail.
Dans une volonté de reprendre son travail auprès de cette classe, Victoria demande si un dispositif de prévention et de médiation peut être mis en place pour former l’association et le corps enseignant aux violences de genre. L’association Orange Rouge accepte à condition que l’artiste prenne en charge son coût via le budget de production de l’œuvre, qui s’élève à 1000 euros. Celle-ci ne réalise donc pas d’action de prévention afin de ne pas entamer son budget de création.
Suite à l’arrêt maladie de Victoria, l’association s’engage à décaler la création de l’œuvre et à rémunérer des heures de travail supplémentaires à la rentrée suivante. Pourtant, quelques jours plus tard, l’association Orange Rouge informe l’artiste de la résiliation de son contrat, invoquant le refus de l’enseignante de prolonger le partenariat. Cependant, lorsque Victoria exprime son souhait de terminer l’œuvre, on lui oppose un refus catégorique. Après plusieurs mois de lutte, elle obtient le paiement de seulement un tiers des frais déjà engagés pour la création ainsi que le paiement de la somme prévue par le contrat. En conséquence de la décision de la directrice d’Orange Rouge, l’artiste perd également tous les éléments de son œuvre artistique qui ont été distribués aux élèves.
Nous posons la question, à qui appartient cette œuvre ? Qui peut décider de ce qui fait œuvre, l’artiste ou la directrice de l’association ? La conséquence est que l’œuvre ne sera jamais exposée, contrairement aux engagements de l’association.
La situation de Victoria croise des problématiques liées à la précarité du statut d’artiste-autrice et de la responsabilité de l’association Orange-Rouge, du collège et de l’Éducation Nationale dans cette situation de discrimination transphobe.
La situation de Victoria illustre un exemple classique d’abus de pouvoir de la part de diffuseurs. Lorsque l’artiste est dans l’incapacité de poursuivre ses ateliers, le diffuseur résilie la commande sans autre forme de procès. Si Victoria n’était pas sous le statut d’artiste-auteur·ice, cela s’apparenterait à un licenciement abusif. Nous dénonçons l’exploitation de ce statut à travers des contrats de commande aux termes ambigus (voir parfois l’absence de contrats), permettant aux diffuseurs de rompre unilatéralement leurs engagements sans offrir aucune compensation ou quelques miettes. La protection des travailleur·ses ne doit pas être une variable ajustable selon les volontés des structures !
La transphobie est présente dans le milieu de l’art, de l’éducation nationale, et, plus largement, dans la société. Plus les statuts sont précaires et plus les travailleur·euses opprimé·es sont exposé·es aux discriminations. Nous demandons aux structures culturelles et à l’éducation nationale de se former aux violences de genre ainsi qu’à l’accueil des personnes trans dans leurs équipes. Il est urgent d’agir dès maintenant afin de prévenir des drames et limiter les traumatismes pour les personnes concernées qui combattent déjà au jour le jour une société patriarcale. Par ailleurs, afin de permettre à tous·tes les artistes auteur·ices de vivre dignement et de renforcer leur position de négociation auprès des diffuseurs, il est essentiel de garantir une protection sociale complète (assurance chômage, congés payés, accident du travail et maladie professionnelle) et des contrats de commandes encadrés par des dispositions législatives claires.
Nous constatons l’utilisation de plus en plus fréquente par les événements artistiques de la mise en place de prix qui sont en fait des contrats précaires. Si de base nous dénonçons la mise en concurrence entre artistes et la logique des prix, nous la trouvons encore plus odieuse lorsqu’il s’agit de donner un contrat à un·e artiste (souvent émergent·e et jeune) qui n’est pas en condition de le refuser et avec très peu de possibilité de négociation. Cette nouvelle mode révèle à quel point la question du travail devient un luxe dans le milieu de l’art et de la culture, il s’agit désormais de le gagner ! Nous dénonçons donc également la responsabilité du Salon de Montrouge.
Le 1er mars, Victoria a décidé de porter plainte contre l’association Orange Rouge pour discrimination fondée sur l’identité de genre et entrave à l’exercice d’une activité économique. Elle a également saisie le défenseur des droits ainsi que le médiateur de l’éducation nationale.
Pour un accès de tous·tes à des conditions de travail dignes et contre la transphobie, nous soutenons Victoria dans son combat !
Signature :
Sud culture MICAM – Métier Intermitent de la Créations des Arts et de la médiation
OST – Organisation de Solidarité Trans
Sud éducation 93
QPT – Queers Parlons Travail
Solidaire ASSO IDF – Action des salarié·e·s du secteur associatif
SNAP CGT – Syndicat National des Artistes Plasticien·nes
Alors que le gouvernement Bayrou s’entête dans son dogme budgétaire austéritaire, les déclarations d’E. Macron sur l’armement de l’Europe sont doublement inquiétantes : elles nous emmènent dans une spirale guerrière tout en laissant présager des économies sur un système social déjà à l’agonie.
De même, Rachida Dati a choisi la force pour évacuer les manifestant-es pacifiques occupant le centre Pompidou le 20 mars dernier. Cette journée a été marquée par une forte mobilisation des professionnel-les du spectacle et des des arts : des grèves, des prises de paroles et des occupations, des manifestations dans toute la France rassemblant plus de 15 000 professionnel les et étudiant es.
Le 23 mars à Paris, plus de 150 musicien-nes et artistes lyriques ont donné un formidable concert devant la Grande Halle de la Villette en soutien à nos secteurs en danger.
Le 31 mars, les travailleur-ses de l’audiovisuel public sont entrées en grève et leurs syndicats ont organisé un meeting parisien pour dénoncer la réforme par fusion/holding exigée par Dati.
Partout en France, les assemblées générales continuent à réunir l’ensemble des travailleur ses de l’art et de la culture, en particulier dans les zones les plus touchées par les coupes budgétaires.
Pour la première fois dans l’histoire, l’ensemble de nos secteurs se mobilise en même temps.
Ce mouvement doit continuer et s’amplifier: pour faire reculer la logique austéritaire, pérenniser le Fonds national pour l’emploi pérenne dans le spectacle (Fonpeps) et la part collective du Pass Culture, renforcer les moyens consacrés à l’enseignement artistique, nous protéger des menaces que fait planer l’IA sur nos emplois et nos métiers, et renforcer nos droits sociaux, notamment par l’instauration d’une continuité de revenus pour les artistes auteur·ices.
Les choix d’austérité ont pour conséquences immédiates la baisse des subventions, la fermeture annoncée de nombreux lieux culturels, et le gel des salaires et autres revenus d’activité. Les travailleur ses s’appauvrissent, il est donc urgent d’inverser la tendance.
Les organisations signataires appellent à poursuivre et à intensifier le mouvement et dans un premier temps :
à rejoindre les mobilisations du jeudi 3 avril pour la défense des services publics, des salaires et des retraites
à construire une journée nationale de grève, d’actions, de rassemblements et de manifestations le jeudi 10 avril
à multiplier les actions et les assemblées générales partout où cela est possible
à soutenir les grèves en cours dans le secteur culturel : celle des accompagnateur ices du Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMD) de Paris et du CNSMD de Lyon, celle des précaires de la Bibliothèque nationale de France, qui tiennent un piquet de grève tous les samedis, celle des agent-es des bibliothèques de Toulouse et de l’Institut national de recherches archéologiques préventives.
Depuis novembre 2024, les coupes budgétaires en général et dans le secteur culturel en particulier ont fait émerger des manifestations et des Assemblées Générales. Elles ont rassemblé des centaines de travailleur.ses de tous secteurs dans de nombreuses villes, qui s’organisent pour construire une riposte.
À l’initiative des syndicats et des collectifs en lutte, aujourd’hui, jeudi 20 mars, une journée de mobilisation des travailleur·euses des arts et de la culture a eu lieu sur tout le territoire. Dans certaines villes ont eu lieu les premières assemblées générales rassemblant des centaines de personnes, d’autres villes ont vu des rassemblements, des manifestations et des actions.
500 à Marseille, plus d’un millier de personnes à Lyon, qui ont fait jonction avec la manifestation des retraités, un millier de personnes à Toulouse, plus de 5 000 à Paris qui ont défilé entre Bastille et le ministère puis occupé Beaubourg. Des cortèges très divers rassemblant un large panel des travailleureuses des arts et de la culture : des intermittent·es, des artistes-auteur·rices, des travailleur·euses des musées, des directions de théâtre et lieux culturels, des étudiant·es des écoles et universités d’arts, des médiateur·rices et guide-conférencier-es, mais aussi des journalistes.
Des passerelles se font entre le secteur culturel et associatif, les collectifs de soutien aux exilé·es, et le monde étudiant, comme à l’IUT de Lannion bloqué ce mercredi 19 et ce jeudi 20 mars…
Ce sont des milliers de personnes qui portent des revendications pour un changement global de la politique culturelle de ce gouvernement dans la perspective d’une société autogestionnaire et égalitaire qui lutte contre le fascisme, le capitalisme, le patriarcat, le racisme, le colonialisme…
Cette journée n’est qu’une étape, c’est pourquoi :
Sud culture appel à poursuivre partout la mobilisation !
Nous nous retrouverons dès ce samedi 22 mars partout en France pour les marches unitaires contre le racisme.
Les dates déjà prévues : vendredi 21 mars, nouvelle journée de mobilisation à Lannion ; Vendredi 21 mars, soirée festive contre les Violences sexistes dans la culture à Aubervilliers ; Samedi 22 mars : piquet de grève à la BNF (Paris) ; Mercredi 26 mars à Caen ; Jeudi 27 mars à Toulouse
Suite aux attaques répétées contre nos secteurs la mobilisation se construit, s’amplifie : les travailleureuses de l’art et de la culture de tous secteurs s’organisent en Assemblées Générales partout en France.
Avec un gouvernement qui continue de mépriser et de réduire en miettes les services publics, dont la culture, ils mettent de l’huile sur le feu en organisant un grand plan de licenciement économique de tout notre secteur, poussant les travailleureuses dans une précarité toujours grandissante.
Il est urgent de riposter !
Sud culture appelle à se mobiliser nationalement autour d’actions et de mobilisations la semaine du 17 mars.
Sud culture appelle à une journée de grève et à une manifestation unitaire et intersyndicale le 20 mars.
• Faire grève pour se libérer du travail, rejoindre et construire la mobilisation, prendre du temps pour se retrouver, s’organiser et sortir de l’isolement qu’induisent nos professions.
• Faire grève pour porter nos revendications pour un changement global de la politique culturelle de ce gouvernement et de ses sbires du ministère dans la perspective d’une société autogestionnaire et égalitaire, antifasciste, anticapitalise, anti-patriarcale, antiraciste, anticolonialiste…
D’ici là, organisons et rejoignons toutes les mobilisations, actions et assemblées générales !
le 6 mars 2025
La branche spectacle vivant et création de Sud culture
– Au niveau du budget de l’État, Rachida Dati a défendu 130 millions d’euros de coupes budgétaires, dont 40 millions en moins pour la création et 33 millions en moins pour la « transmission des savoirs et de la démocratisation de la Culture ».
– Les Régions baissent leur budget, comme les Pays De La Loire : moins 73 % pour la culture.
– La part collective du Pass Culture est gelé depuis le 1er février 2025.
– Des menaces de suppression du FONPEPS (fond d’aide à l’emploi dans le spectacle) ont commencé.
– Suspension des contrats de service civique du jour au lendemain
– Généralisation de l’obligation d’heures d’activité en contrepartie du RSA
Comme pour les autres services publics (l’école, la santé…) le gouvernement coupe dans les budgets en espérant que les entreprises privées prendront la relève de l’État, (oubliant que les deux sont pour tant liés économiquement.)
Nous ne voulons pas nous retrouver avec une offre culturel détenu par quelques milliardaires
La Culture souffre, comme tous les services publics. Les structures culturelles n’arrivent plus à réaliser comme il se doit leurs missions de proposer un espace de création et d’accueil pour leurs publics. Les travailleurs et travailleuses de la culture arrivent de moins en moins à vivre de leurs métiers, une contradiction totale dans un pays qui se targue d’incarner une « exception culturelle ».
Les annonces du ministère ne serons jamais suffisante tant que la ministre considérera que être artiste rime avec être précaire.
À l’heure où l’extrême droite est si forte que ses idées nauséabondes gangrènent une bonne partie du monde politique et médiatique et qu’elle affirme une culture identitaire d’exlusion et de repli identitaire et xénophobe, il nous faut réaffirmer et défendre notre attachement à un service public de la culture, inclusif, gratuit et largement réparti sur le territoire.
Le syndicat SUD Culture est donc ferme et décidé :
– Nous voulons permettre aux publics et usagers de continuer à avoir accès à une politique culturelle de qualité.
– Nous exigeons l’annulation des coupes budgétaires annoncées et que cesse la casse des services publics.
– Nous voulons que l’argent public soit considéré et utilisé comme tel. Cet argent n’appartient pas aux ministres, aux président·es de région, maires en fonction etc. mais appartient à toustes.
– Nous voulons des services publics de la culture, par tous.tes et accessibles à tous.tes.
– Nous voulons que cessent les menaces sur le travail des auteurs, autrices, des artistes, des techniciens, techniciennes, du personnel administratif et d’accueil, des compagnies comme des lieux culturels.
– Nous voulons que la politique publique pour la culture soit ambitieuse et attentive à la réalité de nos métiers.
SUD Culture appelle à rejoindre et à être à l’initiative de tous les mouvements de luttes et les Assemblées Générales locales.
La branche spectacle vivant et création de Sud culture
Sud Culture MICAM a pris connaissance du harcèlement dont fait l’objet l’humoriste Merwan Benlazar suite à un son passage dans une émission de France 5. La chronique ne semblant pas faire problème, ces attaques sont liées à sa tenue vestimentaire et à sa barbe. L’extrême-droite et ses alliés se sont lancés dans une dénonciation en règle, exhumant sa vie, ses publications, etc. accusant certaines publications de relever de sexisme, et par association entre sexisme et barbe, de faire la lie à l’islamisme. Et comme on l’observe depuis quelques temps, la ministre a cédé et déclaré que l’humoriste ne pourrait plus chroniquer sur France télévision dans son ensemble.
Etonnamment une telle célérité n’est que rarement appliquée, comme le montre le combat contre les violences sexistes et sexuelles dans la culture, et notamment dans l’audiovisuel. Etonnamment, la ministre se mêle du contenu des programmes des chaines publiques. L’extrême-droite et la ministre font la « justice ».
De quoi est accusé Merwan Benlazar si ce n’est de ressembler à un musulman ? Le traitement réservé à l’humoriste est spécifique à la « race » qu’on lui attribue, « race » jugée ennemie et dangereuse pour la nation. Nous assistons bien à un traitement différencié en raison de l’apparence de l’un contre celles des autres. Il s’agit d’une décision fondée sur le racisme et l’islamophobie.
Une telle décision participe du discrédit des institutions culturelles publiques, qui une nouvelle fois, mettent au banc une partie de la population. Or les arts, la culture, l’humour nous appartiennent à tous et toutes. Ces attaques s’inscrivent dans un contexte d’une extrême droite toujours plus forte et présente dans le débat public. La culture subit de pleins fouet cette présence et cette banalisation, qui entraîne une forme de censure qui touche dans un premier temps les plus discriminés d’entre nous et s’étend petit à petit à tous.tes. L’extrême-droite cherche précisément à la refermer car la culture fait partie de ses ennemis en particulier quand elle émane de ce qu’elle déteste.
Nous apportons notre soutien à l’humoriste Merwan Benlazar.
Cette décision de la ministre est d’autant plus inquiétante dans une période de coupes budgétaires. Cela envoie le message que pour être financé, il faudra rentrer dans les rangs. A Sud Culture nous défendons un service public de la culture fort. Nous pensons que les coupes budgétaires successives dans le budget de la culture voulue par le gouvernement fragilise les institutions culturelles et les exposent d’autant plus à la montée de l’extrême droite et des racismes; même extrême droite qui prône la privatisation de l’audiovisuel public et une culture pour les riches.
Parce que la Culture nous appartient, nous devons lutter !