• Madame Dati ment, éhontément. 

    Ce mercredi 7 mai 2025, invitée sur France Inter, la Ministre de la Culture a menti à plusieurs reprises quant aux coupes budgétaires publiées le 25 avril dernier au Journal Officiel. Elle n’a cessé d’affirmer : “Depuis que je suis ministre de la culture, il n’y a pas eu de coupe (…)”. Ce sont bien 114 millions d’euros de crédits alloués au budget 2025 de son ministère qui ont été annulés par décret. Des coupes sèches de 47 millions pour la création, 41 millions pour les patrimoines, 5 millions pour le soutien aux politiques du ministère de la culture et près de 21 millions pour la mission médias, livres et industries culturelles.

    Un secteur exsangue dans tout le pays.

    Madame Dati se permet par la suite de qualifier de “fausses informations” les prises de paroles de camarades travailleur·euses du spectacle vivant durant la dernière cérémonie des Molières, avant d’enchaîner sur des remarques insultantes, classistes et misogynes à leur endroit.

    Sur les deux mandats de Monsieur Macron, Madame Dati déclare “presque 2 milliards d’euros de plus sur le budget du ministère de la culture” : c’est faux.

    Entre 2018 (3,453 Milliards €) et 2025 (4,335 Milliards €) le budget a augmenté de 882 millions, loin des déclarations de la Ministre. 

    Et l’avenir ne présage rien de bon, puisque les discussions en cours sur le budget 2026 serait d’une austérité d’ampleur avec, comme l’a annoncé Eric Lombard, 40 milliards d’économie supplémentaire. La culture sera encore une fois amputée de son budget.

    Alors qu’un mouvement social s’organise dans la culture depuis plus de 3 mois, pour dénoncer les coupes budgétaires et la précarité des travailler·euses du secteur, la ministre n’a de cesse de moquer et d’insulter les travailleur·euses, arguant qu’elle seule saurait ce qu’est la culture populaire et jeune. 

    Elle méprise aussi les classes populaires en avançant que la culture leur est incompréhensible. Enfin elle annonce vouloir maintenir son plan de privatisation de l’audiovisuel public en voulant rassembler France TV, Radio France et France Media monde en une seule entité, mettant en danger la pluralité de l’information et une atteinte à la liberté des journalistes, qui, nous le répétons, est l’une des mesures majeures que souhaite porter l’extrême droite !  

    La privatisation de l’audiovisuel et plus largement du secteur de la culture est façonné par le prisme d’une idéologie du patronat aujourd’hui de plus en plus fascisante. Ce projet ouvrira un boulevard pour véhiculer leurs idéologies, ce qui commence déjà à arriver dans le secteur de l’édition, détenu à 75% par 4 familles, dont Bolloré. 

    Nous voulons la prendre au mot : voir le budget du ministère augmenter ces 2 prochaines années, et voir ainsi la culture subventionnée reconnue comme un service public.

    Nous dénonçons fermement les propos insultants et le mépris de la ministre concernant les camarades qui ont pris la parole lors de la cérémonie des Molières.

    Nous restons engagé·es dans la lutte, pour la défense de l’accès à la culture et de la création artistique, et de toustes les travailleur·euses du secteur. 

    le 15 mai 2025

    La branche spectacle vivant et création de Sud culture

  • Soutien à Victoria Soufflet : contre la transphobie et la précarité du statut d’artiste-auteur·ice ! 

    En 2023, Victoria artiste plasticienne, gagne un prix du salon de Montrouge.

    Ce prix prend la forme d’un contrat de production et d’exploitation des droits d’auteurs avec l’association Orange Rouge, dans lequel l’artiste doit réaliser une œuvre en collaboration avec une classe ULIS d’un collège. Cette œuvre devra être exposée dans un lieu communiqué ultérieurement.

    En 2024, Victoria se rend dans un collège afin de réaliser ses ateliers avec les enfants. Elle y est victime de propos transphobes de la part d’une élève. Ces propos ne seront jamais repris auprès de l’élève par les adultes présent·es ce jour-là. Dans ce même collège Victoria avait rencontrée une enseignante d’arts plastiques qui voulait développer avec elle un projet pour que les élèves “puissent rencontrer une personne trans en vrai”. Ces incidents entraînent un arrêt de travail.

    Dans une volonté de reprendre son travail auprès de cette classe, Victoria demande si un dispositif de prévention et de médiation peut être mis en place pour former l’association et le corps enseignant aux violences de genre. L’association Orange Rouge accepte à condition que l’artiste prenne en charge son coût via le budget de production de l’œuvre, qui s’élève à 1000 euros. Celle-ci ne réalise donc pas d’action de prévention afin de ne pas entamer son budget de création.

    Suite à l’arrêt maladie de Victoria, l’association s’engage  à décaler la création de l’œuvre et à rémunérer des heures de travail supplémentaires à la rentrée suivante. Pourtant, quelques jours plus tard, l’association Orange Rouge informe l’artiste de la résiliation de son contrat, invoquant le refus de l’enseignante de prolonger le partenariat. Cependant, lorsque Victoria exprime son souhait de terminer l’œuvre, on lui oppose un refus catégorique. Après plusieurs mois de lutte, elle obtient le paiement de seulement un tiers des frais déjà engagés pour la création ainsi que le paiement de la somme prévue par le contrat. En conséquence de la décision de la directrice d’Orange Rouge, l’artiste perd également tous les éléments de son œuvre artistique qui ont été distribués aux élèves. 

    Nous posons la question, à qui appartient cette œuvre ? Qui peut décider de ce qui fait œuvre, l’artiste ou la directrice de l’association ? La conséquence est que l’œuvre ne sera jamais exposée, contrairement aux engagements de l’association.  

    La situation de Victoria croise des problématiques liées à la précarité du statut d’artiste-autrice et de la responsabilité de l’association Orange-Rouge, du collège et de l’Éducation Nationale dans cette situation de discrimination transphobe. 

    La situation de Victoria illustre un exemple classique d’abus de pouvoir de la part de diffuseurs. Lorsque l’artiste est dans l’incapacité de poursuivre ses ateliers, le diffuseur résilie la commande sans autre forme de procès. Si Victoria n’était pas sous le statut d’artiste-auteur·ice, cela s’apparenterait à un licenciement abusif. Nous dénonçons l’exploitation de ce statut à travers des contrats de commande aux termes ambigus (voir parfois l’absence de contrats), permettant aux diffuseurs de rompre unilatéralement leurs engagements sans offrir aucune compensation ou quelques miettes. La protection des travailleur·ses ne doit pas être une variable ajustable selon les volontés des structures !

    La transphobie est présente dans le milieu de l’art, de l’éducation nationale, et, plus largement, dans la société. Plus les statuts sont précaires et plus les travailleur·euses opprimé·es sont exposé·es aux discriminations. Nous demandons aux structures culturelles et à l’éducation nationale de se former aux violences de genre ainsi qu’à l’accueil des personnes trans dans leurs équipes. Il est urgent d’agir dès maintenant afin de prévenir des drames et limiter les traumatismes pour les personnes concernées qui combattent déjà au jour le jour une société patriarcale. Par ailleurs, afin de permettre à tous·tes les artistes auteur·ices de vivre dignement et de renforcer leur position de négociation auprès des diffuseurs, il est essentiel de garantir une protection sociale complète (assurance chômage, congés payés, accident du travail et maladie professionnelle) et des contrats de commandes encadrés par des dispositions législatives claires.

    Nous constatons l’utilisation de plus en plus fréquente par les événements artistiques de la mise en place de prix qui sont en fait des contrats précaires. Si de base nous dénonçons la mise en concurrence entre artistes et la logique des prix, nous la trouvons encore plus odieuse lorsqu’il s’agit de donner un contrat à un·e artiste (souvent émergent·e et jeune) qui n’est pas en condition de le refuser et avec très peu de possibilité de négociation. Cette nouvelle mode révèle à quel point la question du travail devient un luxe dans le milieu de l’art et de la culture, il s’agit désormais de le gagner ! Nous dénonçons donc également la responsabilité du Salon de Montrouge.

    Le 1er mars, Victoria a décidé de porter plainte contre l’association Orange Rouge pour discrimination fondée sur l’identité de genre et entrave à l’exercice d’une activité économique. Elle a également saisie le défenseur des droits ainsi que le médiateur de l’éducation nationale.

    Pour un accès de tous·tes à des conditions de travail dignes et contre la transphobie, nous soutenons Victoria dans son combat !

    Signature : 

    Sud culture MICAM – Métier Intermitent de la Créations des Arts et de la médiation

    OST – Organisation de Solidarité Trans

    Sud éducation 93

    QPT – Queers Parlons Travail

    Solidaire ASSO IDF – Action des salarié·e·s du secteur associatif

    SNAP CGT – Syndicat National des Artistes Plasticien·nes

  • Face a l’austérité, les cultures ripostent !

    Alors que le gouvernement Bayrou s’entête dans son dogme budgétaire austéritaire, les déclarations d’E. Macron sur l’armement de l’Europe sont doublement inquiétantes : elles nous emmènent dans une spirale guerrière tout en laissant présager des économies sur un système social déjà à l’agonie.

    De même, Rachida Dati a choisi la force pour évacuer les manifestant-es pacifiques occupant le centre Pompidou le 20 mars dernier. Cette journée a été marquée par une forte mobilisation des professionnel-les du spectacle et des des arts : des grèves, des prises de paroles et des occupations, des manifestations dans toute la France rassemblant plus de 15 000 professionnel les et étudiant es.

    Le 23 mars à Paris, plus de 150 musicien-nes et artistes lyriques ont donné un formidable concert devant la Grande Halle de la Villette en soutien à nos secteurs en danger.

    Le 31 mars, les travailleur-ses de l’audiovisuel public sont entrées en grève et leurs syndicats ont organisé un meeting parisien pour dénoncer la réforme par fusion/holding exigée par Dati.

    Partout en France, les assemblées générales continuent à réunir l’ensemble des travailleur ses de l’art et de la culture, en particulier dans les zones les plus touchées par les coupes budgétaires.

    Pour la première fois dans l’histoire, l’ensemble de nos secteurs se mobilise en même temps.

    Ce mouvement doit continuer et s’amplifier: pour faire reculer la logique austéritaire, pérenniser le Fonds national pour l’emploi pérenne dans le spectacle (Fonpeps) et la part collective du Pass Culture, renforcer les moyens consacrés à l’enseignement artistique, nous protéger des menaces que fait planer l’IA sur nos emplois et nos métiers, et renforcer nos droits sociaux, notamment par l’instauration d’une continuité de revenus pour les artistes auteur·ices.

    Les choix d’austérité ont pour conséquences immédiates la baisse des subventions, la fermeture annoncée de nombreux lieux culturels, et le gel des salaires et autres revenus d’activité. Les travailleur ses s’appauvrissent, il est donc urgent d’inverser la tendance.

    Les organisations signataires appellent à poursuivre et à intensifier le mouvement et dans un premier temps :

    • à rejoindre les mobilisations du jeudi 3 avril pour la défense des services publics, des salaires et des retraites
    • à construire une journée nationale de grève, d’actions, de rassemblements et de manifestations le jeudi 10 avril
    • à multiplier les actions et les assemblées générales partout où cela est possible
    • à soutenir les grèves en cours dans le secteur culturel : celle des accompagnateur ices du Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMD) de Paris et du CNSMD de Lyon, celle des précaires de la Bibliothèque nationale de France, qui tiennent un piquet de grève tous les samedis, celle des agent-es des bibliothèques de Toulouse et de l’Institut national de recherches archéologiques préventives.

    Paris, le 2 avril 2025

  • Une première journée « Cultures en lutte »  réussie !

    Communiqué de Sud Culture

    Depuis novembre 2024, les coupes budgétaires en général et dans le secteur culturel en particulier ont fait émerger des manifestations et des Assemblées Générales. Elles ont rassemblé des centaines de travailleur.ses de tous secteurs dans de nombreuses villes, qui s’organisent pour construire une riposte.

    À l’initiative des syndicats et des collectifs en lutte, aujourd’hui, jeudi 20 mars, une journée de mobilisation des travailleur·euses des arts et de la culture a eu lieu sur tout le territoire. Dans certaines villes ont eu lieu les premières assemblées générales rassemblant des centaines de personnes, d’autres villes ont vu des rassemblements, des manifestations et des actions. 

    500 à Marseille, plus d’un millier de personnes à Lyon, qui ont fait jonction avec la manifestation des retraités, un millier de personnes à Toulouse, plus de 5 000 à Paris qui ont défilé entre Bastille et le ministère puis occupé Beaubourg. Des cortèges très divers rassemblant un large panel des travailleureuses des arts et de la culture : des intermittent·es, des artistes-auteur·rices, des travailleur·euses des musées, des directions de théâtre et lieux culturels, des étudiant·es des écoles et universités d’arts, des médiateur·rices et guide-conférencier-es, mais aussi des journalistes. 

    Des passerelles se font entre le secteur culturel et associatif, les collectifs de soutien aux exilé·es, et le monde étudiant, comme à l’IUT de Lannion bloqué ce mercredi 19 et ce jeudi 20 mars… 

    Ce sont des milliers de personnes qui portent des revendications pour un changement global de la politique culturelle de ce gouvernement dans la perspective d’une société autogestionnaire et égalitaire qui lutte contre le fascisme, le capitalisme, le patriarcat, le racisme, le colonialisme…

    Cette journée n’est qu’une étape, c’est pourquoi :

    Sud culture appel à poursuivre partout la mobilisation !

    Nous nous retrouverons dès ce samedi 22 mars partout en France pour les marches unitaires contre le racisme.

    Les dates déjà prévues : vendredi 21 mars, nouvelle journée de mobilisation à Lannion ; Vendredi 21 mars, soirée festive contre les Violences sexistes dans la culture à Aubervilliers ; Samedi 22 mars : piquet de grève à la BNF (Paris) ; Mercredi 26 mars à Caen ; Jeudi 27 mars à Toulouse 

    Suivez toutes les mobilisations sur le site de www.sud-culture.org

  • Appel à la grève des travailleureuses de l’art et de la culture le 20 mars 

    Suite aux attaques répétées contre nos secteurs la mobilisation se construit, s’amplifie : les travailleureuses de l’art et de la culture de tous secteurs s’organisent en Assemblées Générales partout en France. 

    Avec un gouvernement qui continue de mépriser et de réduire en miettes les services publics, dont la culture, ils mettent de l’huile sur le feu en organisant un grand plan de licenciement économique de tout notre secteur, poussant les travailleureuses dans une précarité toujours grandissante. 

    Il est urgent de riposter !

    Sud culture appelle à se mobiliser nationalement autour d’actions et de mobilisations la semaine du 17 mars. 

    Sud culture appelle à une journée de grève et à une manifestation unitaire et intersyndicale le 20 mars. 

    • Faire grève pour se libérer du travail, rejoindre et construire la mobilisation, prendre du temps pour se retrouver, s’organiser et sortir de l’isolement qu’induisent nos professions.

    • Faire grève pour porter nos revendications pour un changement global de la politique culturelle de ce gouvernement et de ses sbires du ministère dans la perspective d’une société autogestionnaire et égalitaire, antifasciste, anticapitalise, anti-patriarcale, antiraciste, anticolonialiste…

    D’ici là, organisons et rejoignons toutes les mobilisations, actions et assemblées générales !

    le 6 mars 2025

    La branche spectacle vivant et création de Sud culture

  • Pour les services publics, la culture et la création artistique : non à l’austérité

    Dans la culture, ça coupe à tous les étages : 

    – Au niveau du budget de l’État, Rachida Dati a défendu 130 millions d’euros de coupes budgétaires, dont 40 millions en moins pour la création et 33 millions en moins pour la « transmission des savoirs et de la démocratisation de la Culture ».

    – Les Régions baissent leur budget, comme les Pays De La Loire : moins 73 % pour la culture. 

    – La part collective du Pass Culture est gelé depuis le 1er février 2025. 

    – Des menaces de suppression du FONPEPS (fond d’aide à l’emploi dans le spectacle) ont commencé. 

    – Suspension des contrats de service civique du jour au lendemain

    – Généralisation de l’obligation d’heures d’activité en contrepartie du RSA

    Comme pour les autres services publics (l’école, la santé…) le gouvernement coupe dans les budgets en espérant que les entreprises privées prendront la relève de l’État, (oubliant que les deux sont pour tant liés économiquement.)

    Nous ne voulons pas nous retrouver avec une offre culturel détenu par quelques milliardaires 

    La Culture souffre, comme tous les services publics. Les structures culturelles n’arrivent plus à réaliser comme il se doit leurs missions de proposer un espace de création et d’accueil pour leurs publics. Les travailleurs et travailleuses de la culture arrivent de moins en moins à vivre de leurs métiers, une contradiction totale dans un pays qui se targue d’incarner une « exception culturelle ». 

    Les annonces du ministère ne serons jamais suffisante tant que la ministre considérera que être artiste rime avec être précaire

    À l’heure où l’extrême droite est si forte que ses idées nauséabondes gangrènent une bonne partie du monde politique et médiatique et qu’elle affirme une culture identitaire d’exlusion et de repli identitaire et xénophobe, il nous faut réaffirmer et défendre notre attachement à un service public de la culture, inclusif, gratuit et largement réparti sur le territoire.

    Le syndicat SUD Culture est donc ferme et décidé :

    – Nous voulons permettre aux publics et usagers de continuer à avoir accès à une politique culturelle de qualité.

    – Nous exigeons  l’annulation des coupes budgétaires annoncées et que cesse la casse des services publics.

    – Nous voulons que l’argent public soit considéré et utilisé comme tel. Cet argent n’appartient pas aux ministres, aux président·es de région, maires en fonction etc. mais appartient à toustes.

    – Nous voulons des services publics de la culture, par tous.tes et accessibles à tous.tes. 

    – Nous voulons que cessent les menaces sur le travail des auteurs, autrices, des artistes, des techniciens, techniciennes, du personnel administratif et d’accueil, des compagnies comme des lieux culturels.

    – Nous voulons que la politique publique pour la culture soit ambitieuse et attentive à la réalité de nos métiers.

    SUD Culture appelle à rejoindre et à être à l’initiative de tous les mouvements de luttes et les Assemblées Générales locales.

    La branche spectacle vivant et création de Sud culture

  • Soutien à Merwan Benlazar ! Non à l’extrême-droite dans la culture !

    Sud Culture MICAM a pris connaissance du harcèlement dont fait l’objet l’humoriste Merwan Benlazar suite à un son passage dans une émission de France 5. La chronique ne semblant pas faire problème, ces attaques sont liées à sa tenue vestimentaire et à sa barbe. L’extrême-droite et ses alliés se sont lancés dans une dénonciation en règle, exhumant sa vie, ses publications, etc. accusant certaines publications de relever de sexisme, et par association entre sexisme et barbe, de faire la lie à l’islamisme. Et comme on l’observe depuis quelques temps, la ministre a cédé et déclaré que l’humoriste ne pourrait plus chroniquer sur France télévision dans son ensemble. 

    Etonnamment une telle célérité n’est que rarement appliquée, comme le montre le combat contre les violences sexistes et sexuelles dans la culture, et notamment dans l’audiovisuel. Etonnamment, la ministre se mêle du contenu des programmes des chaines publiques. L’extrême-droite et la ministre font la « justice ». 

    De quoi est accusé Merwan Benlazar si ce n’est de ressembler à un musulman ? Le traitement réservé à l’humoriste est spécifique à la « race » qu’on lui attribue, « race » jugée ennemie et dangereuse pour la nation. Nous assistons bien à un traitement différencié en raison de l’apparence de l’un contre celles des autres. Il s’agit d’une décision fondée sur le racisme et l’islamophobie. 

    Une telle décision participe du discrédit des institutions culturelles publiques, qui une nouvelle fois, mettent au banc une partie de la population. Or les arts, la culture, l’humour nous appartiennent à tous et toutes. Ces attaques s’inscrivent dans un contexte d’une extrême droite toujours plus forte et présente dans le débat public. La culture subit de pleins fouet cette présence et cette banalisation, qui entraîne une forme de censure qui touche dans un premier temps les plus discriminés d’entre nous et s’étend petit à petit à tous.tes. L’extrême-droite cherche précisément à la refermer car la culture fait partie de ses ennemis en particulier quand elle émane de ce qu’elle déteste.

    Nous apportons notre soutien à l’humoriste Merwan Benlazar. 

    Cette décision de la ministre est d’autant plus inquiétante dans une période de coupes budgétaires. Cela envoie le message que pour être financé, il faudra rentrer dans les rangs. A Sud Culture nous défendons un service public de la culture fort. Nous pensons que les coupes budgétaires successives dans le budget de la culture voulue par le gouvernement fragilise les institutions culturelles et les exposent d’autant plus à la montée de l’extrême droite et des racismes; même extrême droite qui prône la privatisation de l’audiovisuel public et une culture pour les riches.  

    Parce que la Culture nous appartient, nous devons lutter ! 


    Rejoignez les assemblées générales !

  • Gel du Pass culture : une décision brutale et révoltante  

    Ce jeudi 30 janvier a été annoncé le plafonnement de la part collective du Pass culture à 50 millions d’euros jusqu’en juin 2025 alors que 97 millions d’euros avaient été alloués en 2024.
    La part collective du Pass culture concerne les moyens alloués à l’Éducation nationale pour faire intervenir des associations ou acteurs et actrices culturel·les dans les établissements ou organiser des sorties scolaires. Elle sert beaucoup à financer les projets éducatifs artistiques et culturels.

    Depuis sa mise en place, le Pass culture interroge sur les modes de financement des interventions culturelles en milieu scolaire. En effet, la mise en place de ce dispositif a réduit les fonds propres dont bénéficiaient les établissements scolaires pour créer des projets et faire venir des intervenant·es. Il repose sur une logique d’« offres culturelles » qui doivent intégrer une plateforme dénommée Adage. Celle-ci exclut une partie des intervenant·es historiques qui ne correspondent pas aux critères de la plateforme Adage.

    L’annonce a provoqué un vent de panique chez les personnels de l’éducation qui ont assailli la plateforme. Pourtant, dès le 30 janvier au soir, nombreux·ses ne pouvaient plus valider sur la plateforme Adage les demandes d’intervention, semblant indiquer que la limite des 50 millions était atteinte. Ces coupes budgétaires brutales mettent à mal le service public d’éducation : elles doivent cesser.

    Du côté du monde culturel, le choc est grand aussi. Cette décision soudaine remet en cause nombre de projets en train de se construire et porte atteinte au déjà fragile équilibre des associations culturelles et des compagnies. Cette décision met le milieu culturel et artistique en danger. C’est le plan social du secteur qui continue.

    Nous dénonçons cette décision unilatérale, soudaine et brutale.

    Elle renforce les effets de concurrence et laisse sur le carreau des milliers de professionnel·les des milieux culturels et artistiques, des équipes éducatives et des élèves.

    Nous demandons : 

    — le financement des  projets artistiques et culturelles à la hauteur des besoins ;

    — le rétablissement immédiat des budgets de l’Éducation nationale qui étaient en vigueur pour les projets artistiques et culturels avant la mise en place du Pass culture ;

    — un plan de financement pour la culture et la fin des financements par projet. 

    Nous appelons les milieux culturels et éducatifs à se réunir en assemblée locale, afin de s’emparer collectivement de ce sujet et de revendiquer les moyens nécessaires. 

  • Contre l’extrême-droite : faire front populaire et culturel 

    Le résultat des élections européennes avec une extrême-droite à 40% a confirmé une situation terrible en France. Ce score rend compte de la normalisation des expressions d’extrême-droite dans la société. Elles sont devenues des opinions banales, comme les autres, y compris dans les espaces culturels, comme le montre l’existence de parc comme celui du Puy du Fou qui a été créé par Philippe de Villiers, figure historique de l’extrême droite, l’arrivée des chartes d’engagements républicains auxquelles doivent se soumettre les structures culturelles pour les demandes de subventions dans de nombreuses régions, l’annulation de spectacle de Drag Queen et Drag King… Une partie de la culture s’est fait le vecteur de ces idées nauséabondes.

    Ces résultats ont été rendus possible par les politiques antisociales du gouvernement Macron. Nous sommes toujours en colère du recul de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, des coupes budgétaires dans nos services publics ou encore des réformes de l’assurance chômage… L’annonce, ce lundi 10 juin, du maintien par décret de la dernière réforme de l’assurance chômage est un énième signe que Macron cherche à punir les chômeurs et les habitant·es de ce pays. 

    Syndicaliste, nous le savons : l’extrême-droite est l’ennemie des travailleuses et des travailleurs.Travailleureuses de la culture, ce sont nos métiers, le régime de l’intermittence, la diversité culturelle qui seraient plus que jamais dans le viseur.  L’extrême droite est l’ennemie des femmes, des personnes racisées, des LGBTQIA+… Elle est dangereuse.

    De cette situation, Macron a fait un feu de joie en dissolvant l’assemblée. Cela rend possible une arrivée du RN au pouvoir dès juillet. Le bilan sera désastreux pour tous les conquis sociaux. Macron détruit le pays, ce qu’en ferait le RN est sans aucune mesure. Le gouvernement actuel a déjà prévue une baisse de budget de 200 millions d’euros pour la culture, favorisant la précarisation de notre secteur. Le RN, comme l’ont montré leurs votes à l’assemblée nationale qui vont systématiquement contre le soutien à la culture et sa diversité, fera encore pire nous le savons. Ni Macron Ni l’extrême droite ne sont des solutions pour notre avenir. 

    C’est pourquoi le choc et la sidération des résultats de ces élections européennes ne doivent entrainer seulement un sursaut pour faire barrage. C’est l’ultime avertissement, nous devons lutter au quotidien contre l’extrême-droite, les fachistes, et les capitalistes. 

    3 semaines avant le vote, c’est demain, c’est pourquoi nous appelons tout un chacun à rejoindre les collectifs de lutte en création dans les villes et sur les lieux de travail, mais aussi à se solidariser entre travailleureuses de la culture. Face à ce qui arrive, il faut nous préparer, nous organiser collectivement.

  • Motion de soutien au mouvement de lutte du collectif Sous les écrans la dèche   

    Notre section Sud Culture est composée de travailleurs·ses isolé·es du monde de la culture aux statuts et régimes multiples : nous ne connaissons que trop bien la précarité que cela nous impose. Certain·es d’entre nous sont en lien réguliers avec les festivals de cinéma et leurs travailleur·ses. Ils nous permettent de montrer nos films pour certain·es, de travailler pour d’autres. 

    C’est pourquoi, nous souhaitons affirmer par ce communiqué notre pleine solidarité avec la lutte en cours du collectif Sous les écrans la dèche. Iels réclament leur affiliation au régime de l’intermittence via l’annexe 8 de l’assurance chômage avec 18 mois de rétroactivité et l’intégration des festivals de cinéma à une convention collective adaptée. 

    Leur mouvement intervient après une énième casse de l’assurance chômage par ce gouvernement. Les conséquences sont désormais visibles : de nombreux travailleurs·ses déjà précarisés par le passé, n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Leur travail intermittent correspond parfaitement au régime pensé pour cela : l’intermittence du spectacle. Nous réaffirmons la nécessité de l’élargissement de ce régime pour tous·tes les travailleur·ses en période discontinue d’emploi du monde de la culture. 

    Nous soutenons la lutte des travailleurs·ses précaire des festivals de cinéma et seront à leurs côtés. Nous appelons nos adhérent·es et nos soutiens à signer leur tribune ainsi qu’à suivre et relayer leur combat.